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« Bruxellois de l’année » : au bourrage des urnes, citoyens !

Après une semaine de vote, la Plateforme Marolles reste en lice dans le concours du « Bruxellois de l’année 2015 ». Petite réflexion sur cette élection qui paraît aussi scientifique qu’un sondage dans une république bananière…

La semaine dernière, la Plateforme Marolles avait réagi avec une certaine circonspection à sa nomination aux « Bruxellois de l’année 2015 » (dans la catégorie Société). S’il ne lui avait pas échappé que l’obtention de ce prix pourrait représenter un beau pied de nez aux élus bruxellois qui conçoivent la politique comme un exercice d’autocratie et de délégitimation des habitants, il était aussi impossible de ne pas noter que cette nomination se base sur des raisons en tous points antagoniques à celles justifiant la candidature du bourgmestre Yvan Mayeur (dans la catégorie Politique). Coïncidence, choix contradictoire ou malice des organisateurs ? Ceux-ci (Viva Cité et deux journaux du groupe Rossel : « Le Soir » et « Le Vlan ») n’ont pas jugé utile d’expliquer comment ils ont sélectionné les candidats.

Outre les questionnements qu’on peut légitimement avoir sur la pertinence d’un tel prix, et outre notre peu d’enthousiasme à être mis en concurrence avec des acteurs associatifs, nous avons pu constater ceci :

  • Contrairement aux autres villes où est organisé simultanément un concours identique (Liège, Mons, Verviers, Charleroi), le vote bruxellois est doté d’une troublante particularité : il est autorisé quotidiennement et sans validation liée à une adresse email. Il est donc possible de voter chaque jour, et il ne faut pas être informaticien pour trouver le moyen de le faire plusieurs fois par heure.
  • À l’inverse, il est impossible à l’internaute de s’abstenir pour telle ou telle catégorie : son vote n’est validé que s’il a opéré un choix dans toutes les catégories (Politique, Société, Commerce, Culture, Sport). Or à Bruxelles, le premier vote auquel il est invité à se prononcer est celui de la catégorie Politique (autre spécificité locale puisqu’elle n’existe pas dans les autres villes), dont la sélection peut paraître suffisamment orientée pour préférer ne pas aller plus loin et s’abstenir sur l’ensemble.
  • Ce sentiment de malaise est accru par l’illustration de la page internet du « Soir » à partir de laquelle s’effectue le vote. Qu’y voit-on ? La photo d’une fête organisée par la Ville de Bruxelles, sur le piétonnier pour lequel le bourgmestre Yvan Mayeur est en lice ! Un choix de toute neutralité ?

À ce prix-là, un sondage de popularité serait plus « scientifique ». On peut en effet se demander à quoi rimera le résultat de cette « élection », biaisé d’emblée par la prime offerte aux nominés capables de mobiliser le plus grand réseau de supporters (voire d’employés, de collaborateurs ou de camarades de parti, qui peuvent tranquillement bourrer les urnes électroniques) ?

Voilà le choix devant lequel nous met ce prix auquel nous n’avons pas choisi de concourir : vous appeler soit à ne pas y participer… soit à en bourrer les urnes. Foi de Marolliens, voilà un choix cornélien !

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