La mobilisation s’organise
Vendredi 28 novembre, à trois jours du conseil communal qui va voter le lancement de la procédure, les habitants s’organisent pour empêcher le projet de parking. Réunion au café la Brocante…
23.336 maal neen aan een parking onder het Vossenplein!
van Mevr Els Ampe, Schepen van Mobiliteit,
van Mevr Marion Lemesre, Schepen van Tewerkstelling, Economie, Opleiding, Handel en het Parkeerplan
van de leden van het College van Burgemeester en Schepenen
Stadhuis
Grote Markt
1000 Brussel
Mijnheer de Burgemeester,
Mevrouw de Schepen van mobiliteit,
Mevrouw de Schepen van handel
Mevrouwen en Heren van het College,
Zoals U weet lanceerden we op 25 november een petitie om ons te verzetten tegen het project van de bouw van een parking onder het Vossenplein in het kader van het nieuwe mobiliteitsplan van de Stad Brussel. Deze petitie kende een groot succes, zowel op internet als op de papieren versie die in de Marollen circuleerde.
We hadden zo verder kunnen gaan tot het project in de fase van het openbaar onderzoek zou komen, maar we verkozen deze petitie af te sluiten op 16 december, exact drie weken nadat ze gelanceerd werd, opdat het College van Burgemeester en Schepenen van de stad Brussel er zonder dralen mee zou rekening kunnen houden.
Na 22 dagen, ondertekenden 23.336 mensen (14.207 via Internet en 9.129 op papier) : 8.618 bewoners van Brussel-stad, 7.757 van de andere gemeenten in de regio Brussel, 4.231 burgers uit andere regio’s van België en 2.730 burgers die in het buitenland leven.
In bijlage van deze brief, zal u de tekst van de petitie vinden, de lijst van ondertekenaars, en ook de commentaren die de ondertekenaars via Internet achterlieten en die U zullen inlichten over hun motivaties.
Eveneens op 25 november, gelijktijdig aan de lancering van deze petitie, verenigden talrijke bewoners, handelaars, marchands en verenigingen uit onze wijk zich in het Marollen Platform.
Het is in naam van dit platform en de 23.336 ondertekenaars van de petitie dat we U vragen om vandaag definitief een punt te zetten achter het project voor de bouw van een ondergrondse parking onder het Vossenplein, een project dat noch de problemen van mobiliteit, noch die van het parkeren in de Marollen zou kunnen oplossen. Integendeel, deze parking en de werken die ermee gepaard zouden gaan, zouden onherstelbare schade aanrichten aan de specifieke economische en sociologische evenwichten in onze wijk en ook aan de rust van de bewoners. Wij zijn gehecht aan het volkse karakter van onze wijk, aan zijn vlooienmarkt en aan de economie die intens met elkaar verbonden zijn. En we zijn vastberaden om ze te verdedigen tegen elke project die hieraan schade zou kunnen toebrengen.
Natuurlijk kennen de Marollen problemen van mobiliteit en parkeren, zoals dat het geval is in vele wijken van Brussel. Als het de bedoeling is van de Stad Brussel om deze problemen op te lossen, zijn er vele andere mogelijkheden die onderzocht kunnen worden. Het opgeven van het parkingproject zou een begin kunnen betekenen van een echt overleg met alle actoren van de wijk om een consensus te bekomen over de aard van de problemen en om de verschillende mogelijkheden te onderzoeken om deze problemen op te lossen. Wij blijven ter beschikking voor een dergelijk overleg, maar natuurlijk niet zo lang de procedure voor de bouw van deze ondergrondse parking blijft voortduren.
In de hoop dat u zal rekening zal houden met de talrijke stemmen die opgaan, met name doorheen onze mobilisatie, wensen we u een goede ontvangst van deze brief en bijlagen.
Met vriendelijke groeten en hoogachting,
Het Marollen Platform
Patrick Wouters : « C’est de l’enfumage ! »
Interview vidéo de Patrick Wouters, ancien commissaire de police de la 4ème division de Bruxelles (Marolles), à propos du stationnement des véhicules des marchands du Vieux Marché…
Un démenti cinglant aux affirmations de la Ville de Bruxelles, qui prétexte d’une part que son projet de parking sous la place du Jeu de Balle vise à résoudre le problème du stationnement de ces camions et camionnettes sur le boulevard du Midi, et d’autre part qu’un projet de parc est envisagé par la Région bruxelloise à cet endroit…
En fait, le seul projet de parc qui existe sur la Petite ceinture se situe entre la Porte de Ninove et la Porte d’Anderlecht. Il y a deux ans, la Ville de Bruxelles ne voulait pas entendre parler d’extension de ce parc afin de ne pas toucher à la Foire du Midi. Peut-être a-t-elle changé d’avis et compte-t-elle déplacer la Foire ? En tout cas, il n’existe aucun projet de parc à cet endroit (la zone est simplement inscrite en « voirie à verduriser » dans le projet de PRDD, qui n’a toujours pas été soumis à enquête publique).
Durée : 7 minutes.
Marion Lemesre : « Je peux vous garantir que le Vieux Marché ne sera ni déplacé, ni en chantier »
Une information de la Plateforme Marolles
Participation, vous avez dit participation ? Ce mot revient beaucoup dans la bouche de l’échevine Els Ampe, qui se montre très étonnée de la réaction tardive et négative des habitants face à ses projets de parkings et de mini-ring à l’intérieur du Pentagone…
Lors de sa réunion d’information dans les Marolles le 8/12, l’échevine a encore affirmé avoir fait distribuer des toutes-boîtes dans tout le Pentagone pour informer les habitants de ses projets et les inviter à des réunions d’information. Comment ont été distribués ces toutes-boîtes, qui les a reçus ? Mystère… La foule présente le 8/12 a en tout cas répondu en chœur n’avoir jamais rien reçu.
La décision de principe de construire ces parkings semble pourtant avoir été prise par la Ville de Bruxelles le 31 janvier. Mais la plupart des Bruxellois l’ont apprise après qu’elle ait été confirmée le 17 novembre.
Entretemps, l’association des Amis du Vieux Marché s’était inquiétée des bruits qui circulaient dans les Marolles : « le Vieux Marché sera fermé dès 2015 ; un grand parking sera construit sous la place du Jeu de Balle, le Marché aux Puces disparaîtra de longues années ou sera déplacé place de la Chapelle, perdant la majorité de ses exposants (…) ». Pour vérifier ces rumeurs, « une seule solution: une interview de notre échevine du commerce Marion Lemesre » pour « Le Brol », bulletin de l’association. Sous le titre « Tordons le cou aux vilains potins ! », l’éditorial du « Brol » de mai-juin 2014 donne le compte-rendu de cette rencontre :
« Dès la prise de contact, Laurent Nys nie absolument tout projet de déplacement ou fermeture du marché ou encore de chantier de parking sous la place ! Madame Lemesre est tout aussi ferme durant l’interview qui s’est déroulée ce 4 mai à La Clef d’Or : en aucune circonstance la possibilité de créer un parking place du Jeu de Balle n’a été évoquée au collège des échevins! Cet endroit, territoire communal, est entièrement de la compétence de la Ville, aucune autre autorité n’a le pouvoir d’y réaliser des travaux sans son accord! »
Le lendemain, le président de l’association des Amis du Vieux Marché, Michel Deschuytere, découvre un tout autre son de cloche dans le « Brusseleir », gazette de la Ville de Bruxelles. Au détour d’un article sur le réaménagement des boulevards du centre, il tombe sur cette phrase :
« De nouveaux parkings publics devraient voir le jour. La place Rouppe, la place du Jeu de Balle, la place Sainctelette est une extension du parking public sous la place Poelaert sont actuellement des lieux potentiels, soumis à étude. »
Il envoie aussitôt un email pour s’en étonner auprès de l’échevine qui lui avait donné un démenti catégorique à ces rumeurs. Voici la réponse de Marion Lemesre :
« Bonsoir Monsieur Deschuytere,
Vous avez bien lu et je l’ai bien lu et relu, le Brusseleir parle au conditionnel de lieux « potentiels » qui pourraient accueillir des nouveaux parkings publics et qui sont à l’étude… convenez que cela fait beaucoup d’éventualités !
Il m’étonnerait très fort qu’une quelconque étude puisse me faire la démonstration de l’utilité de créer un parking public entre le Parking Poelaert « prolongé vers le Sablon » et celui de la Porte de Hal (jamais complet).
Ainsi, je vous confirme, en ne retirant aucun de mes propos tenus ce dimanche, que d’une part, le Collège n’a marqué son accord d’implantation de parkings souterrains que pour les sites du Nouveau Marché aux Grains et des environs de la Place Rouppe et que d’autre part, je ne marque pas mon accord pour la création d’un parking sous la Place du Jeu de Balle. A cet égard, il m’étonnerait très fort qu’une quelconque étude puisse me faire la démonstration de l’utilité de créer un parking public entre le Parking Poelaert « prolongé vers le Sablon » et celui de la Porte de Hal (jamais complet). Au contraire, une meilleure exploitation de ces deux parkings déjà installés, avec une signalétique efficace pourraient encadrer le quartier du Jeu de Balle en générant un flux piéton bien utile au développement commercial.
Il ne faut pas être ingénieur pour comprendre la difficulté technique d’un tel projet.
Enfin, tant par la complexité du sous-sol que par l’impossibilité d’implanter des trémies d’accès, il ne faut pas être ingénieur pour comprendre la difficulté technique d’un tel projet.
En conclusion, je peux vous garantir que le Vieux Marché ne sera ni déplacé, ni en chantier mais au contraire fera l’objet d’une attention soutenue en vue de sa revalorisation commerciale et de sa promotion. Et ceci n’est pas une promesse électorale mais un engagement de législature communale.
Je mets ce mail en copie à ma collègue des Travaux publics dont je ne doute pas du soutien à l’activité économique de la Capitale.
Bien à vous,
Marion Lemesre
Députée-Echevin des Affaires économiques de la Ville de Bruxelles »
La mascarade durera jusqu’à la signature de la « charte du Vieux Marché » entre les Amis du Vieux Marché et Marion Lemesre, le 7 novembre. Dix jours plus tard, l’échevine et tous ses collègues voteront la construction d’un parking sous la place du Jeu de Balle. Et le Collège s’étonnera de la surprise et de l’indignation provoquées dans la population. Les habitants sont décidément trop peu vigilants…
Vérités et mensonges des projets de parkings
Cela cafouille beaucoup, ces dernières semaines, entre les membres du Collège de la Ville de Bruxelles à propos de leurs projets de 4 nouveaux parkings souterrains. Et spécialement sur le parking du Jeu de Balle. Entre Marion Lemesre qui promet jusqu’au 5 novembre aux marchands et commerçants qu’il n’y aura pas de parking sous la place, et la décision du Collège le 7 novembre de le construire ; entre les documents qui présentent ce projet dans le cadre du nouveau plan de circulation voté le 1er décembre et les déclarations du bourgmestre Yvan Mayeur à Télé Bruxelles le lendemain, expliquant que le parking Jeu de Balle ne fait pas partie de ce plan mais vise à résoudre les problèmes de stationnement dans les Marolles… on a du mal à s’y retrouver. Manifestement, nos élus aussi.
La lecture du cahier des charges, voté par la majorité le 1er décembre et qui est la base à l’appel d’offres aux concessionnaires privés (des promoteurs de parkings), est essentielle pour comprendre que les déclarations politiques faites ces dernières semaines ne sont pas conformes à ce qui est prévu. Lisez ce document pour vous faire votre propre opinion !
• Ainsi, si l’on en croit les déclarations d’Yvan Mayeur et de son échevine Els Ampe, le parking du Jeu de Balle serait destiné prioritairement aux véhicules des riverains et des marchands. Mais pas de chance, le cahier des charges permet au concessionnaire de limiter à 10% les places avec avantages pour les riverains : soit une estimation de seulement 40 places pour tout le quartier… De plus, le document ne prévoit aucune exigence en termes de nombre d’emplacements destinés aux véhicules des marchands. De toutes façons, s’ils mesurent plus de 2 mètres de hauteur (ce qui est le cas de nombreux camions des marchands), ils ne passeront pas ! De qui se moque-t-on ?
• Le bourgmestre et son échevine déclarent aussi que la place sera rendue à l’identique après les travaux. Mais alors, pourquoi confier au promoteur privé du parking le soin d’élaborer et de réaliser son projet de réaménagement des espaces publics (la place et ses alentours) ?! Et ce avec pour seule concertation une réunion d’information publique et un comité d’accompagnement constitué de techniciens, sans présence des riverains ni des commerçants.
• Els Ampe promet que le chantier durera 18 mois. Mais le cahier des charges octroie un délais de 30 mois de chantier avec, au-delà de cette période d’exécution, de possibles pénalités s’élevant entre 500 et 2000 euros par jour de retard ou en cas d’abandon du chantier. Pas de quoi faire frémir un promoteur…
• Els Ampe affirme que le marché aux puces pourra continuer sur la place pendant les travaux, grâce à la technique des « petits trous ». Mais, outre que comme elle l’a constaté lors de la réunion d’information du 8 décembre : « le problème c’est que personne ne me croit », le cahier des charges ne pose pas de condition catégorique à cet effet, se contentant de cette phrase courte et sibylline : « Il y a lieu de maintenir au maximum le marché durant les travaux ». Sa collègue Marion Lemesre déclare d’ailleurs, quant à elle, que le marché sera déplacé dans la cour de la caserne du Jeu de Balle, ou sur la place de la Chapelle, deux endroits bien trop petits pour accueillir tous les marchands, sans compter la distance qui signe l’arrêt de mort des commerces de la place.
• Yvan Mayeur et Els Ampe déclare que « bien évidemment » ils ne toucheront pas aux pavés de la place. Mais pourquoi, dans ce cas, le cahier des charges met au contraire les conditions suivantes : « pour le réaménagement des espaces publics, il est préférable : pour la rue : de l’asphalte ; pour le trottoir : des pavés plats en terre cuite ou/et pierre bleue ; les bordures : de la pierre bleue » ? Une phrase a bien été rajoutée en dernière minute spécifiant, contradictoirement avec le point précédent, qu’il « y a lieu d’utiliser des pavés du même type que ceux en place actuellement », mais pas de réutiliser les pavés existants.
Nous n’avons aucune raison d’être rassurés par les déclarations de la Ville de Bruxelles. Contrairement à ce qu’ils affirment, le parking qu’ils souhaitent construire n’est en rien destiné au quartier. Et de toutes façons, nous n’en voulons pas !
Appel à contributions !
La Ville de Bruxelles a donc entamé la procédure d’appel d’offre pour la construction d’un parking sous la place du Jeu de Balle. La nouvelle bataille des Marolles risque de durer un peu…
La Plateforme Marolles, constituée dans l’urgence une semaine avant le vote de ce point au conseil communal, est donc en train de s’organiser. Elle prend la forme d’une fédération momentanée d’habitants, commerçants, marchands et associations du quartier, car nous pensons que c’est unis que nous obtiendrons l’abandon définitif du parking et du « lifting » de la place.
Mais le Jeu de Balle et son marché sont aussi défendus par des gens de tout Bruxelles et bien au-delà. La mobilisation actuelle est multiple et hétérogène, et c’est très bien comme ça. La Plateforme Marolles veut fédérer tant que possible les énergies pour défendre le quartier, mais elle n’a bien sûr pas le monopole de cette bataille.
À celles et ceux qui voudraient nous rejoindre, contribuer aux actions en cours (récolte de signatures pour la pétition, réalisation et distribution de flyers et d’affiches, organisation d’actions comme la cérémonie de remise officielle de la pétition, analyse des documents administratifs, travail sur l’hypothèse d’un classement de la place,…) ou proposer des initiatives, n’hésitez pas à nous contacter !
Le quartier des Marolles
Extrait des « Mystères de Bruxelles », Suau de Varennes, 1844 (11 ans avant la création de la place du Jeu de Balle et 22 ans avant que soit posée la première pierre du Palais de justice). On y retrouve, toutes proportions gardées, un discours encore tenu aujourd’hui sur ce quartier et les modes de vie de ses habitants.
A partir de la rue de l’Épée et de la rue du Miroir jusqu’à la Porte de Hal, la rue Haute est coupée à droite et à gauche par une infinité d’autres petites rues étroites, tortueuses, immondes, qui forment différents quartiers, confondus généralement sous la dénomination de quartier des Marolles.
L’imagination la plus sombre créerait avec peine un tableau plus repoussant que celui offert par l’ensemble de ce quartier.
On dirait que de chaque côté des rues les maisons sans nivellement, basses, affaissées, s’enfoncent dans un bourbier infect, tant les chaussées sont malpropres, fangeuses et mal pavées.
Les égouts sont inconnus au milieu de ces étranges demeures, de sorte que les eaux, privées d’écoulement, y croupissent et exhalent des miasmes pestilentiels, morbifiques, qui empoisonnent l’air, dont la circulation est devenue impossible au milieu de cet amas de constructions ignobles, entassées les unes sur les autres.
Les ruelles, les passages, les cours et les impasses sont encombrés par des tas de fumier et d’immondices fétides, autour desquels les eaux pluviales et de lessive forment des mares stagnantes, noirâtres, méphitiques, dont les produits liquoreux s’infiltrent dans le sol d’où s’échappent incessamment des émanations épaisses et fiévreuses.
Aussi la population nombreuse qui pullule et fourmille au milieu de ces rues infectes parait-elle arrivée à l’état complet de crétinisme.
Les hommes au visage hâve et famélique, d’une vieillesse précoce, quoiqu’à la fleur de l’âge, s’y traînent sous des vêtements en lambeaux recouverts de saletés, jetant autour d’eux une odeur fade et nauséabonde, odeur d’ordure, odeur d’exsudations maladives.
Les femmes en guenilles, débraillées, les cheveux ternes et en désordre, les joues décharnées, les pommettes saillantes, le teint pâle, chlorétique, s’y tiennent accroupies sur le seuil des portes.
Quant aux enfants, ils se roulent et s’ébattent sans force, sans joie, sans sourire au milieu des bâillements de la faim et des contorsions de la souffrance.
Les uns ont le ventre gros, et les membres émaciés ; les autres, maigres, chétifs, ont la colonne vertébrale recourbée, presque tous ont le cou couturé, ou garni de glandes, les doigts ulcérés et les os gonflés et ramollis, leur ventre morbide sert de pâture aux insectes de toute nature.
Voila pour l’extérieur.
On pénètre à l’intérieur de ces masures par des trous voûtés de quatre à cinq pieds de haut. Chaque chambre est un taudis de six à huit pieds carrés environ, qui ne reçoit le jour et l’air que par une ouverture garnie de châssis à vitres noires, enfumées, et souvent remplacées par des morceaux de papier jaune et huileux.
Quelquefois deux familles, chacune de sept à huit membres, grouillent pêle-mêle dans une seule de ces chambres, au milieu de quelques poteries brisées et de vieux meubles gras et vermoulus.
La cour de service, pour toutes les familles d’une même maison est un cloaque impur, rempli de pourriture et d’immondices de toutes sortes.
A peine si l’épaisse obscurité permet d’apercevoir à droite le trou aux cendres, à gauche, le trou à d’autres ordures! au milieu le trou aux eaux grasses et ménagères.
La puanteur qui s’en exhale est telle, qu’il serait impossible aux personnes qui n’y sont pas habituées, d’y demeurer quelques minutes sans tomber asphyxiées.
Beaucoup de ces maisons contiennent plusieurs chambres où s’offrent les spectacles les plus hideux, où s’accomplissent les mystères les plus dégoûtants.
Ici une mère, jeune encore, pauvre créature déshéritée, dans un état presque complet de nudité, sans nourriture, sans feu, le sein desséché par la fièvre et la misère, presse son enfant entre ses bras amaigris, cherchant à communiquer un reste de chaleur à ce pauvre malheureux qui expire sur ses lèvres.
Là un père de famille gît sur un tas de chiffons, en proie à des chaleurs putrides, privé de tous secours et de tous remèdes ; le cadavre déjà glacé de sa femme est étendu à ses pieds, ses enfants haves, décharnés, brûlants de soif, dévorés par la faim se traînent à ses côtés, en poussant des cris plaintifs qui n’obtiennent de leur père qu’un regard de désespoir.
Plus loin, père, mère, vieillards, adultes et enfants des deux sexes, tous ivres de genièvre ou d’eau-de-vie de grains, se pressent et s’entassent sur le même grabat…
Ici nous nous arrêtons devant une peinture que notre plume se refuse à retracer.
Et n’est-on pas saisi d’indignation quand on songe qu’un pareil quartier existe non loin d’autres demeures élégantes, somptueuses, dont les habitants nagent au milieu du luxe et de l’abondance!
N’est-ce pas à désespérer de la société et de ses lois que de les voir tolérer, protéger même, l’infâme cupidité de ces propriétaires plus infâmes encore, qui ont créé et maintiennent cet enfer terrestre dont la mort, les vices et le crime se disputent l’empire.
Mais que l’on y prenne garde ! Le châtiment de tant d’insouciance et de sécheresse devant tant de misères et d’horreurs n’est peut-être pas éloignée.
Ces antres empestées sur lesquels l’égoïsme jette à peine un regard de dédain et de dégoût, ne semblent-il pas ouvrir leurs bras à l’épidémie? — que cette louve vorace vienne à s’y jeter, et dans sa rage aveugle elle ne tardera pas à se précipiter au milieu des demeures splendides et dorées ; alors la mort, agitant son squelette en signe de joie, viendra également s’asseoir implacable, terrible, au chevet du pauvre et à celui du riche.
En vérité, ne dirait-on pas qu’une sorte de fatalité, qu’une puissance occulte ait voulu que tout fût triste et lugubre dans le quartier maudit dont nous venons d’essayer de donner une faible peinture ?
Les désignations des rues ne portent-elles pas elles-mêmes le cachet de sa hideuse excentricité?
Ne frissonne-t-on pas involontairement en prononçant ces noms de : rue des Rats,— rue du Faucon ,— rue du Bout du Monde, — Allée des Prêtres, — rue de l’Epée, — rue des Vers, — rue du Renard, et tant d’autres non moins sombres.
Et maintenant que notre faible voix doit se borner à dire notre vœu et notre espérance de voir bientôt tant de maux et tant d’horreurs disparaître sous des mesures éclairées et charitables, poursuivons notre récit. (…)
No parking !
(Nederlandse tekst beneden)
La Ville de Bruxelles a décidé, le 1er décembre 2014, de lancer des appels d’offres pour la création de 4 nouveaux parkings dans le Pentagone, dont un sous la place du Jeu de Balle. Notre quartier n’a pas besoin d’un tel parking place du Jeu de Balle. Il saturerait la circulation dans les voiries étroites et déjà congestionnées de notre quartier. Sa construction entrainerait un chantier de plusieurs années, qui non seulement défigurerait le Vieux Marché, mais aurait aussi des conséquences catastrophiques sur la vie du marché aux puces, celle des commerçants et des riverains.
L’Échevine de la Mobilité et des Travaux publics, Els Ampe, expose régulièrement via la presse ou des toutes-boites ses arguments en faveur de la construction du parking :
« Une belle place historique sans bosses. »
➔ Nous ne voulons pas d’une place aseptisée où, après des années de travaux, les cheminées d’aération d’un parking et ses voies d’accès (entrée et sortie des voitures, ascenseurs pour piétons) défigureront l’attrait historique et esthétique existant aujourd’hui.
« Plan d’aménagement en concertation avec les habitants, commerçants et échoppiers. »
➔ De qui se moque-t-on ? Une concertation après que la décision a été votée par le Conseil communal !?
« Des boxes garage pour les habitants à un bas prix (pour leurs voitures, vélo, poussettes) et un parking public pour les visiteurs. »
➔ Sur 20.000 places disponibles dans l’enceinte de la Ville de Bruxelles, 14.000 places seulement sont en moyenne occupées : dans notre quartier, les parkings de la place Poelaert et de la Porte de Hal sont sous-occupés. Une meilleure signalisation et une tarification plus accessible seraient déjà de nature à améliorer l’utilisation des parkings existants.
«Travaux sur une partie limitée de la place = le chantier se limitera à une partie de la place = accès aux commerces pendant les travaux.»
➔ À qui veut-on faire croire cela ? Un chantier d’une telle importance entraînera forcément le blocage d’une partie du quartier et d’importants désagréments pour les marchands, commerçants et riverains.
➔ L’Échevine du Commerce Marion Lemesre, pour sa part, déclare d’ailleurs que le marché sera déplacé pendant le chantier. Mais il n’existe pas d’espace assez grand dans les environs pour accueillir tous les marchands. Un déménagement provisoire nécessiterait donc de trier les échoppiers et entraînerait la mort de nombreux commerces dont l’activité et la clientèle sont intrinsèquement liées à la proximité du marché.
➔ Enfin, la Ville de Bruxelles prétend que le chantier ne sera pas de longue durée. Après avoir évoqué 24 puis 30 mois, elle parle à présent de 18 mois de travaux. Mais qu’en sait-elle ? Bien malin qui pourrait prédire la durée de réalisation d’un tel ouvrage, d’autant que ce projet ne repose sur aucune étude, notamment des sols. Nous avons tous en tête des chantiers effectués à Bruxelles dont la durée prévue a été multipliée par deux ou trois. Nous n’avons aucune raison d’être rassurés sur ce point.
« L’argent du contribuable ne servira pas au financement de ce parking (parking et aménagement seront payés par le secteur privé). »
➔ C’est oublier que les derniers parkings publics décidés à Bruxelles (Flagey et Miroir) sont entièrement financés par les pouvoirs publics.
➔ Et c’est omettre de préciser que la société privée qui obtiendra ce marché bénéficiera d’une concession de 35 ans et se verra confier la responsabilité de réaménager les espaces publics autour du parking!
C’était déjà l’argument et l’enjeu de la première bataille des Marolles en 1969 sur les problèmes de logement, où un quartier entier était destiné à la promotion immobilière par le secteur privé. Face à la résistance des habitants, les autorités de la Ville ont reculé, acheté les terrains et construit des logements sociaux.
Habitants des Marolles, dites non à ce parking ! Non à la destruction de la cohésion sociale de ce quartier populaire qui est un des cœurs de Bruxelles.
No parking !
De Stad Brussel besliste op 1 december 2014 een aanbesteding uit te schrijven voor de bouw van vier nieuwe parkeergarages in de Vijfhoek, waarvan een onder het Vossenplein. Onze buurt heeft geen nood aan een dergelijke parking. De smalle straten van onze wijk slibben nu al dicht met auto’s. Een parking Vossenplein zou de verkeersstroom nog verder bemoeilijken. De werf die deze parking voorafgaat, zou de ‘Jeu de Balle’ onherstelbaar verminken. De jaren durende werken zouden daarenboven catastrofale gevolgen hebben op het leven van de rommelmarkt, die van de handelaars en de buurtbewoners.
De Schepen bevoegd voor Mobiliteit, Openbare Werken en Wagenpark, Els Ampe, verspreidt haar argumenten voor de bouw van de parking met de regelmaat van de klok via media en huis-aan-huisbladen.
« Een mooi historisch plein zonder bulten. »
➔ Wij willen geen plein zonder ziel waar, na jaren van grote werken, de verluchtingspijpen en toegangen (in- en uitgang voor de wagens, liften voor de voetgangers) de huidige historische en esthetische aantrekking van het plein verminken.
« Herinrichting in overleg met de bewoners, handelaars en marktkramers. »
➔ Met wie lacht men eigenlijk? Overleg nadat een beslissing is gestemd door de Gemeenteraad !?
« Garageboxen aan een lage prijs voor de buurtbewoners (voor hun auto’s, fietsen en kinderwagens) en een openbare parking voor bezoekers. »
➔ Van de 20.000 beschikbare parkeerplaatsen binnen de Stad Brussel zijn gemiddeld maar 14.000 plaatsen bezet: in onze wijk zijn de parkings van het Poelaertplein en de Hallepoort onderbezet. Een betere signalisatie en democratischer tarieven zouden het gebruik van de bestaande parkeergarages zeker en vast ten goede komen.
«Werken op een beperkt deel van het plein = de werf zal zich beperken tot een deel van het plein = toegang tot de handelszaken gedurende de werken.»
➔ Denkt men echt dat iemand dit gelooft ? Een werf van een dergelijke omvang zal een deel van de wijk blokkeren en brengt ongetwijfeld grote hinder met zich mee voor de marktkramers, handelaars en buurtbewoners.
➔ De Schepen van Handel, Marion Lemesre, verklaart zelfs dat de markt zal worden verplaatst gedurende de werken. Alleen is er in de buurt geen plek die groot genoeg is om plaats te bieden aan alle marktkramers. Een tijdelijke verhuis zou de marktkramers verspreiden over verschillende plaatsen, wat de dood zou betekenen voor ettelijke handelszaken die hun activiteiten en klanten ontlenen aan een ligging vlakbij de markt.
➔ De Stad Brussel doet alsof de werken niet van lange adem zullen zijn. Eerst gingen de werken 24 maanden duren, toen waren het 30 maanden. Nu heet het dat de werf 18 maanden zal duren. De stad heeft gewoon geen idee. Wie de uitvoering op een dergelijk complexe werf kan voorspellen, kan meer dan koffiedik kijken. Vooral aangezien het project op geen enkele studie rust, het minst nog van al op een studie van de ondergrond. We kennen allemaal voorbeelden van Brusselse werven waarvan de geplande duur uiteindelijk met twee of drie werd vermenigvuldigd. We hebben geen enkele reden om er op dat vlak gerust in te zijn.
« Het geld van de belastingbetaler wordt niet gebruikt voor de financiering van de parking (parking en inrichting worden betaald door de privé-sector). »
➔ Wij zijn niet vergeten dat de laatste parkings in Brussel (Flagey en Spiegelplein) volledig zijn gefinancierd door de overheid.
➔ Men vergeet daarbij te vermelden dat het privé-bedrijf dat de uitbating bemachtigt een concessie van 35 jaar zal genieten en daarbij ook de verantwoordelijkheid krijgt toevertrouwd de publieke ruimte rond de parking in te richten!
In 1969 was de woonproblematiek de inzet van de eerste strijd van de Marollen. Een hele wijk stond toen op het punt in de privé-handen van projectontwikkelaars te belanden. Geconfronteerd met het verzet van de buurtbewoners heeft de stad toen ingebonden, gronden gekocht en er sociale woningen gebouwd.
Inwoners van de Marollen, zeg neen tegen deze parking ! Neen tegen de vernietiging van de sociale verbondenheid van deze volkswijk. Neen tegen de verwoesting van één van de mooiste gezichten die Brussel rijk is.
15.000 signatures n’ont pas suffi ? On continue !
Ce lundi 1er décembre, le conseil communal de Bruxelles-Ville a voté (majorité contre opposition) son nouveau plan de circulation ainsi que les cahiers des charges des quatre parkings que la Ville souhaite construire sous des places proches de la future « boucle de desserte » alias « le mini-ring », en ce compris la place du Jeu de Balle.
Lundi, notre pétition pour sauver la place du Jeu de Balle avait recueilli 15.000 signatures en moins d’une semaine. Ca n’a pas suffi à arrêter la machine. Mais ce n’est pas grave, il n’est pas encore trop tard. On continue !
Si la majorité de Bruxelles-Ville a certes voté cette étape lui permettant de lancer des appels à candidatures aux constructeurs de parkings, il ne nous a pas échappé pour autant que le Bourgmestre Yvan Mayeur a déclaré :
« J’entends et j’observe les critiques et la mobilisation, il faudrait être aveugle pour ne pas la voir. (…) Nous cherchons des solutions, si elles ne sont pas bonnes nous ne le ferons pas. Est-ce que le parking est la solution ? Nous ne le savons pas. (…) On a beaucoup de doutes. »
Pour notre part, nous n’avons aucun doute : construire ce parking serait une erreur ! Nous sommes nombreux à l’avoir fait savoir de multiples manières ces derniers jours : une action symbolique et un festival ont eu lieu dimanche place du jeu de Balle, des affiches et des banderoles marquent l’opposition du quartier à tous les coins de rues, la presse en parle abondamment, 300 personnes étaient présentes lors du vote au conseil communal,…
La pétition continue à être signée en ligne et en papier dans le quartier. Faites-la circuler autour de vous !