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Pétition citoyenne pour le classement de la place du Jeu de Balle

L’association Pétitions-Patrimoine, en collaboration avec la Plateforme Marolles, vient de déposer ce 20 janvier auprès de l’administration des Monuments et Sites de la Région bruxelloise une pétition de classement comme site de l’ensemble de l’espace public de la place du Jeu de Balle, ainsi que de plusieurs bâtiments qui s’y trouvent et de l’ancien abri anti-aérien situé dans son sous-sol.

L’annonce récente d’un projet de construction de parking sous la place du Jeu de Balle a permis à de nombreux Bruxellois de découvrir que le retard dans la politique de classement à Bruxelles est tel que, ni cette place, ni les principaux édifices qui la caractérisent ne font l’objet d’une quelconque mesure de protection. Même l’emblématique ancienne caserne des pompiers due à l’architecte Joseph Poelaert ne jouit d’aucune protection à ce jour.

C’est également à cette occasion qu’un explorateur urbain a rendu public un reportage photographique montrant le parfait état de conservation de l’abri anti-aérien se situant sous la place et dont de nombreuses personnes ignoraient jusqu’à l’existence.

Il convenait dès lors de combler cette lacune en proposant au classement la place du Jeu de Balle, hôte du Vieux Marché depuis 1873, et des bâtiments et ensembles les plus significatifs qui la caractérisent.

Avec l’aide de l’association Pétitions-Patrimoine et de la Plateforme Marolles, une demande de classement par pétition vient donc d’être remise aux autorités régionales, conformément au Code bruxellois de l’Aménagement du Territoire (CoBAT) qui permet de demander au Gouvernement régional l’ouverture d’une procédure de classement.

La demande introduite concerne :

  • L’ensemble de l’espace public de la place du Jeu de Balle, qui a conservé un aspect proche de son état d’origine (notamment grâce à la présence quotidienne du Vieux Marché depuis 1873). Sa simplicité, sa lisière d’arbres et l’uniformité des matériaux de qualité, dont les fameux pavés qui la recouvrent, sont typiques des aménagements publics du XIXe et du début du XXe siècle. Peu de places bruxelloises ont su conserver à ce point ce caractère et/ou leur typologie d’origine.
  • L’église paroissiale de l’Immaculée Conception, construite en plusieurs phases entre 1852 et 1870, sur la partie occidentale de la place.
  • L’ancienne demeure du sacristain construite en 1862 et huit maisons de style néo-classique datant de 1866, qui font partie du bâti d’origine, jouxtant l’église de part et d’autre et qui permettent, par leurs gabarits réguliers, d’en rendre l’échelle d’autant plus lisible.
  • L’ancienne Caserne des pompiers, construite en 1861-1863 selon les plans de l’architecte Joseph Poelaert, qui occupe toute la face orientale de la place.
  • L’ancien abri anti-aérien se trouvant dans le sous-sol de la place, probablement aménagé en 1942 dans le cadre de l’organisation générale de la Défense Aérienne Passive, dans une partie des sous-sols des Ateliers du Renard, usine de construction de locomotives démolie au moment de la création de la rue Blaes et de la place du Jeu de Balle. La présence d’inscriptions « défense d’uriner » et « défense de cracher » en français et en néerlandais atteste que le lieu était destiné à la population civile bruxelloise, pour servir de refuge en cas d’attaque aérienne. Il s’agit d’un des rares témoins matériels à Bruxelles du second conflit mondial, la plupart des abris anti-aériens ayant été détruits après la guerre (par exemple : place Fontainas, Porte de Ninove, Théâtre flamand, rue de l’Hôpital sous le tunnel de la Jonction, ou encore l’abri-hôpital de la Porte de Hal relié par un tunnel à l’Institut Bordet).

L’intérêt patrimonial et historique de la place du Jeu de Balle, si caractéristique du Vieux Bruxelles et du folklore populaire bruxellois, est évident aux yeux de nombreux Bruxellois mais est aussi largement reconnu tant en Belgique qu’à l’étranger. Les quelques jours de collecte des signatures, par la réaction du public rencontré, ont permis de réaffirmer cette évidence avec force.

La Plateforme Marolles et Pétitions-Patrimoine attendent maintenant que le Gouvernement régional bruxellois prenne la mesure de classement qui s’impose pour cette place riche en patrimoine architectural, historique, folklorique ou archéologique et si chère aux cœurs des Bruxellois. Pour les associations, riverains et signataires, le classement permettra de garantir un avenir qui tienne pleinement compte de ce patrimoine et tourne définitivement le dos aux pires années de bruxellisation qui ont menacé le quartier des Marolles depuis les projets d’extension du Palais de Justice en passant par les vélléités de démolition de l’ancienne caserne avant sa reconversion.

Vous trouverez ci-joint la notice détaillant l’histoire et l’intérêt patrimonial de la place et des différents éléments concernés par cette demande de classement.

23.336 fois « non » à un parking sous la place du Jeu de Balle !

Ce jeudi 18 décembre, un cortège d’environ 200 personnes est parti en fanfare de la place du Jeu de Balle et de la place Rouppe pour accompagner le Roi des Brols, délégué des Marolles, jusqu’à l’Hôtel de Ville de Bruxelles. Là, il a remis au Collège des Bourgmestre et Echevins les 23.336 signatures recueillies en 22 jours par la pétition « Pas de parking sous la place du Jeu de Balle », ainsi qu’une lettre de la Plateforme Marolles dont vous trouverez copie ci-dessous.

Foi du Roi des Brols, ce zotte projet ne passera jamais !


• Voir le film du cortège du Roi des Brols.
• Voir la galerie de photos :


À l’attention de Mr Yvan Mayeur, Bourgmestre,
de Mme Els Ampe, Échevine de la Mobilité,
de Mme Marion Lemesre, Échevine des Affaires économiques et du Plan de stationnement,
des membres du Collège des Bourgmestre et Échevins
Hôtel de Ville
Grand-Place
1000 Bruxelles

Bruxelles, le 18 décembre 2014

Monsieur le Bourgmestre,
Madame l’Échevine de la Mobilité,
Madame l’Échevine du Commerce,
Mesdames et Messieurs les membres du Collège,

Comme vous le savez, une pétition a été lancée le 25 novembre dernier pour s’opposer au projet de création d’un parking sous la place du Jeu de Balle dans le cadre du nouveau plan de mobilité de la Ville de Bruxelles. Cette pétition a rencontré un vif succès, tant sur Internet qu’en version papier dans le quartier des Marolles.

Nous aurions pu continuer ainsi jusqu’à ce que le projet de parking arrive à l’enquête publique, mais nous avons préféré clôturer cette pétition le 16 décembre, trois semaines jour pour jour après son lancement, afin de permettre au Collège des Bourgmestre et Échevins de la Ville de Bruxelles d’en tenir compte sans plus attendre.

En 22 jours, cette pétition a recueilli un total de 23.336 signatures (14.207 via Internet et 9.129 en version papier) : 8.618 d’habitants de Bruxelles-Ville, 7.757 d’autres communes de la Région bruxelloise, 4.231 de citoyens d’autres régions de Belgique et 2.730 de citoyens habitant à l’étranger.

Vous trouverez ci-joint le texte de la pétition, la liste des signataires, ainsi que les commentaires laissés par ceux-ci sur Internet dont la lecture vous éclairera sur leurs motivations.

Le 25 novembre, parallèlement au lancement de cette pétition, de nombreux habitants, commerçants, marchands et associations de notre quartier se sont regroupés au sein de la Plateforme Marolles.

C’est au nom de cette plateforme et des 23.336 signataires de la pétition que nous vous demandons aujourd’hui l’abandon définitif de ce projet de parking souterrain, qui ne résoudrait pas les problèmes de mobilité et de stationnement dans les Marolles. Bien au contraire, ce parking et le chantier qu’il impliquerait causeraient des dommages irréparables aux équilibres économiques et sociologiques particuliers de notre quartier, ainsi qu’à la tranquillité des habitants. Nous sommes attachés au caractère populaire de notre quartier, à son marché aux puces et à l’économie qui y est intrinsèquement liée, et nous sommes résolus à les défendre contre tout projet qui leur porterait atteinte.

Certes, les Marolles connaissent des problèmes de mobilité et de stationnement, comme la plupart des quartiers de Bruxelles. Si la volonté de la Ville de Bruxelles est de les résoudre, une multitude d’autres solutions sont à envisager. L’abandon du projet de parking pourrait être le préalable à une véritable concertation avec tous les acteurs du quartier, afin de se mettre d’accord sur la nature de ces problèmes et d’explorer les différentes possibilités de les résoudre. Nous sommes disposés à participer à une telle concertation, mais évidemment pas tant que la procédure de création d’un parking souterrain continue d’avancer.

Dans l’espoir que vous prendrez en compte les nombreuses voix qui s’élèvent notamment à travers notre mobilisation et en vous souhaitant bonne réception de la présente, veuillez recevoir, Monsieur le Bourgmestre, Madame l’Échevine de la Mobilité, Madame l’Échevine des Affaires économiques et du Plan de stationnement, Mesdames et Messieurs les membres du Collège, l’expression de nos meilleures salutations.

La Plateforme Marolles

Patrick Wouters : « C’est de l’enfumage ! »

Interview vidéo de Patrick Wouters, ancien commissaire de police de la 4ème division de Bruxelles (Marolles), à propos du stationnement des véhicules des marchands du Vieux Marché…

Un démenti cinglant aux affirmations de la Ville de Bruxelles, qui prétexte d’une part que son projet de parking sous la place du Jeu de Balle vise à résoudre le problème du stationnement de ces camions et camionnettes sur le boulevard du Midi, et d’autre part qu’un projet de parc est envisagé par la Région bruxelloise à cet endroit…

En fait, le seul projet de parc qui existe sur la Petite ceinture se situe entre la Porte de Ninove et la Porte d’Anderlecht. Il y a deux ans, la Ville de Bruxelles ne voulait pas entendre parler d’extension de ce parc afin de ne pas toucher à la Foire du Midi. Peut-être a-t-elle changé d’avis et compte-t-elle déplacer la Foire ? En tout cas, il n’existe aucun projet de parc à cet endroit (la zone est simplement inscrite en « voirie à verduriser » dans le projet de PRDD, qui n’a toujours pas été soumis à enquête publique).

Durée : 7 minutes.

Marion Lemesre : « Je peux vous garantir que le Vieux Marché ne sera ni déplacé, ni en chantier »

Une information de la Plateforme Marolles

Participation, vous avez dit participation ? Ce mot revient beaucoup dans la bouche de l’échevine Els Ampe, qui se montre très étonnée de la réaction tardive et négative des habitants face à ses projets de parkings et de mini-ring à l’intérieur du Pentagone…

Lors de sa réunion d’information dans les Marolles le 8/12, l’échevine a encore affirmé avoir fait distribuer des toutes-boîtes dans tout le Pentagone pour informer les habitants de ses projets et les inviter à des réunions d’information. Comment ont été distribués ces toutes-boîtes, qui les a reçus ? Mystère… La foule présente le 8/12 a en tout cas répondu en chœur n’avoir jamais rien reçu.

La décision de principe de construire ces parkings semble pourtant avoir été prise par la Ville de Bruxelles le 31 janvier. Mais la plupart des Bruxellois l’ont apprise après qu’elle ait été confirmée le 17 novembre.

Entretemps, l’association des Amis du Vieux Marché s’était inquiétée des bruits qui circulaient dans les Marolles : « le Vieux Marché sera fermé dès 2015 ; un grand parking sera construit sous la place du Jeu de Balle, le Marché aux Puces disparaîtra de longues années ou sera déplacé place de la Chapelle, perdant la majorité de ses exposants (…) ». Pour vérifier ces rumeurs, « une seule solution: une interview de notre échevine du commerce Marion Lemesre » pour « Le Brol », bulletin de l’association. Sous le titre « Tordons le cou aux vilains potins ! », l’éditorial du « Brol » de mai-juin 2014 donne le compte-rendu de cette rencontre :

« Dès la prise de contact, Laurent Nys nie absolument tout projet de déplacement ou fermeture du marché ou encore de chantier de parking sous la place ! Madame Lemesre est tout aussi ferme durant l’interview qui s’est déroulée ce 4 mai à La Clef d’Or : en aucune circonstance la possibilité de créer un parking place du Jeu de Balle n’a été évoquée au collège des échevins! Cet endroit, territoire communal, est entièrement de la compétence de la Ville, aucune autre autorité n’a le pouvoir d’y réaliser des travaux sans son accord! »

Le lendemain, le président de l’association des Amis du Vieux Marché, Michel Deschuytere, découvre un tout autre son de cloche dans le « Brusseleir », gazette de la Ville de Bruxelles. Au détour d’un article sur le réaménagement des boulevards du centre, il tombe sur cette phrase :

« De nouveaux parkings publics devraient voir le jour. La place Rouppe, la place du Jeu de Balle, la place Sainctelette est une extension du parking public sous la place Poelaert sont actuellement des lieux potentiels, soumis à étude. »

Il envoie aussitôt un email pour s’en étonner auprès de l’échevine qui lui avait donné un démenti catégorique à ces rumeurs. Voici la réponse de Marion Lemesre :

« Bonsoir Monsieur Deschuytere,

Vous avez bien lu et je l’ai bien lu et relu, le Brusseleir parle au conditionnel de lieux « potentiels » qui pourraient accueillir des nouveaux parkings publics et qui sont à l’étude… convenez que cela fait beaucoup d’éventualités !

Il m’étonnerait très fort qu’une quelconque étude puisse me faire la démonstration de l’utilité de créer un parking public entre le Parking Poelaert « prolongé vers le Sablon » et celui de la Porte de Hal (jamais complet).

Ainsi, je vous confirme, en ne retirant aucun de mes propos tenus ce dimanche, que d’une part, le Collège n’a marqué son accord d’implantation de parkings souterrains que pour les sites du Nouveau Marché aux Grains et des environs de la Place Rouppe et que d’autre part, je ne marque pas mon accord pour la création d’un parking sous la Place du Jeu de Balle. A cet égard, il m’étonnerait très fort qu’une quelconque étude puisse me faire la démonstration de l’utilité de créer un parking public entre le Parking Poelaert « prolongé vers le Sablon » et celui de la Porte de Hal (jamais complet). Au contraire, une meilleure exploitation de ces deux parkings déjà installés, avec une signalétique efficace pourraient encadrer le quartier du Jeu de Balle en générant un flux piéton bien utile au développement commercial.

Il ne faut pas être ingénieur pour comprendre la difficulté technique d’un tel projet.

Enfin, tant par la complexité du sous-sol que par l’impossibilité d’implanter des trémies d’accès, il ne faut pas être ingénieur pour comprendre la difficulté technique d’un tel projet.

En conclusion, je peux vous garantir que le Vieux Marché ne sera ni déplacé, ni en chantier mais au contraire fera l’objet d’une attention soutenue en vue de sa revalorisation commerciale et de sa promotion. Et ceci n’est pas une promesse électorale mais un engagement de législature communale.

Je mets ce mail en copie à ma collègue des Travaux publics dont je ne doute pas du soutien à l’activité économique de la Capitale.

Bien à vous,
Marion Lemesre
Députée-Echevin des Affaires économiques de la Ville de Bruxelles »

 La mascarade durera jusqu’à la signature de la « charte du Vieux Marché » entre les Amis du Vieux Marché et Marion Lemesre, le 7 novembre. Dix jours plus tard, l’échevine et tous ses collègues voteront la construction d’un parking sous la place du Jeu de Balle. Et le Collège s’étonnera de la surprise et de l’indignation provoquées dans la population. Les habitants sont décidément trop peu vigilants…

Appel à contributions !

La Ville de Bruxelles a donc entamé la procédure d’appel d’offre pour la construction d’un parking sous la place du Jeu de Balle. La nouvelle bataille des Marolles risque de durer un peu…

La Plateforme Marolles, constituée dans l’urgence une semaine avant le vote de ce point au conseil communal, est donc en train de s’organiser. Elle prend la forme d’une fédération momentanée d’habitants, commerçants, marchands et associations du quartier, car nous pensons que c’est unis que nous obtiendrons l’abandon définitif du parking et du « lifting » de la place.

Mais le Jeu de Balle et son marché sont aussi défendus par des gens de tout Bruxelles et bien au-delà. La mobilisation actuelle est multiple et hétérogène, et c’est très bien comme ça. La Plateforme Marolles veut fédérer tant que possible les énergies pour défendre le quartier, mais elle n’a bien sûr pas le monopole de cette bataille.

À celles et ceux qui voudraient nous rejoindre, contribuer aux actions en cours (récolte de signatures pour la pétition, réalisation et distribution de flyers et d’affiches, organisation d’actions comme la cérémonie de remise officielle de la pétition, analyse des documents administratifs, travail sur l’hypothèse d’un classement de la place,…) ou proposer des initiatives, n’hésitez pas à nous contacter !

contact@plateforme-marolles.be

Le quartier des Marolles

Extrait des « Mystères de Bruxelles », Suau de Varennes, 1844 (11 ans avant la création de la place du Jeu de Balle et 22 ans avant que soit posée la première pierre du Palais de justice). On y retrouve, toutes proportions gardées, un discours encore tenu aujourd’hui sur ce quartier et les modes de vie de ses habitants.

A partir de la rue de l’Épée et de la rue du Miroir jusqu’à la Porte de Hal, la rue Haute est coupée à droite et à gauche par une infinité d’autres petites rues étroites, tortueuses, immondes, qui forment différents quartiers, confondus généralement sous la dénomination de quartier des Marolles.

L’imagination la plus sombre créerait avec peine un tableau plus repoussant que celui offert par l’ensemble de ce quartier.

On dirait que de chaque côté des rues les maisons sans nivellement, basses, affaissées, s’enfoncent dans un bourbier infect, tant les chaussées sont malpropres, fangeuses et mal pavées.

Les égouts sont inconnus au milieu de ces étranges demeures, de sorte que les eaux, privées d’écoulement, y croupissent et exhalent des miasmes pestilentiels, morbifiques, qui empoisonnent l’air, dont la circulation est devenue impossible au milieu de cet amas de constructions ignobles, entassées les unes sur les autres.

Les ruelles, les passages, les cours et les impasses sont encombrés par des tas de fumier et d’immondices fétides, autour desquels les eaux pluviales et de lessive forment des mares stagnantes, noirâtres, méphitiques, dont les produits liquoreux s’infiltrent dans le sol d’où s’échappent incessamment des émanations épaisses et fiévreuses.

Aussi la population nombreuse qui pullule et fourmille au milieu de ces rues infectes parait-elle arrivée à l’état complet de crétinisme.

Les hommes au visage hâve et famélique, d’une vieillesse précoce, quoiqu’à la fleur de l’âge, s’y traînent sous des vêtements en lambeaux recouverts de saletés, jetant autour d’eux une odeur fade et nauséabonde, odeur d’ordure, odeur d’exsudations maladives.

Les femmes en guenilles, débraillées, les cheveux ternes et en désordre, les joues décharnées, les pommettes saillantes, le teint pâle, chlorétique, s’y tiennent accroupies sur le seuil des portes.

Quant aux enfants, ils se roulent et s’ébattent sans force, sans joie, sans sourire au milieu des bâillements de la faim et des contorsions de la souffrance.
Les uns ont le ventre gros, et les membres émaciés ; les autres, maigres, chétifs, ont la colonne vertébrale recourbée, presque tous ont le cou couturé, ou garni de glandes, les doigts ulcérés et les os gonflés et ramollis, leur ventre morbide sert de pâture aux insectes de toute nature.

Voila pour l’extérieur.

On pénètre à l’intérieur de ces masures par des trous voûtés de quatre à cinq pieds de haut. Chaque chambre est un taudis de six à huit pieds carrés environ, qui ne reçoit le jour et l’air que par une ouverture garnie de châssis à vitres noires, enfumées, et souvent remplacées par des morceaux de papier jaune et huileux.
Quelquefois deux familles, chacune de sept à huit membres, grouillent pêle-mêle dans une seule de ces chambres, au milieu de quelques poteries brisées et de vieux meubles gras et vermoulus.
La cour de service, pour toutes les familles d’une même maison est un cloaque impur, rempli de pourriture et d’immondices de toutes sortes.
A peine si l’épaisse obscurité permet d’apercevoir à droite le trou aux cendres, à gauche, le trou à d’autres ordures! au milieu le trou aux eaux grasses et ménagères.

La puanteur qui s’en exhale est telle, qu’il serait impossible aux personnes qui n’y sont pas habituées, d’y demeurer quelques minutes sans tomber asphyxiées.

Beaucoup de ces maisons contiennent plusieurs chambres où s’offrent les spectacles les plus hideux, où s’accomplissent les mystères les plus dégoûtants.

Ici une mère, jeune encore, pauvre créature déshéritée, dans un état presque complet de nudité, sans nourriture, sans feu, le sein desséché par la fièvre et la misère, presse son enfant entre ses bras amaigris, cherchant à communiquer un reste de chaleur à ce pauvre malheureux qui expire sur ses lèvres.

Là un père de famille gît sur un tas de chiffons, en proie à des chaleurs putrides, privé de tous secours et de tous remèdes ; le cadavre déjà glacé de sa femme est étendu à ses pieds, ses enfants haves, décharnés, brûlants de soif, dévorés par la faim se traînent à ses côtés, en poussant des cris plaintifs qui n’obtiennent de leur père qu’un regard de désespoir.

Plus loin, père, mère, vieillards, adultes et enfants des deux sexes, tous ivres de genièvre ou d’eau-de-vie de grains, se pressent et s’entassent sur le même grabat…

Ici nous nous arrêtons devant une peinture que notre plume se refuse à retracer.
Et n’est-on pas saisi d’indignation quand on songe qu’un pareil quartier existe non loin d’autres demeures élégantes, somptueuses, dont les habitants nagent au milieu du luxe et de l’abondance!

N’est-ce pas à désespérer de la société et de ses lois que de les voir tolérer, protéger même, l’infâme cupidité de ces propriétaires plus infâmes encore, qui ont créé et maintiennent cet enfer terrestre dont la mort, les vices et le crime se disputent l’empire.

Mais que l’on y prenne garde ! Le châtiment de tant d’insouciance et de sécheresse devant tant de misères et d’horreurs n’est peut-être pas éloignée.
Ces antres empestées sur lesquels l’égoïsme jette à peine un regard de dédain et de dégoût, ne semblent-il pas ouvrir leurs bras à l’épidémie? — que cette louve vorace vienne à s’y jeter, et dans sa rage aveugle elle ne tardera pas à se précipiter au milieu des demeures splendides et dorées ; alors la mort, agitant son squelette en signe de joie, viendra également s’asseoir implacable, terrible, au chevet du pauvre et à celui du riche.

En vérité, ne dirait-on pas qu’une sorte de fatalité, qu’une puissance occulte ait voulu que tout fût triste et lugubre dans le quartier maudit dont nous venons d’essayer de donner une faible peinture ?

Les désignations des rues ne portent-elles pas elles-mêmes le cachet de sa hideuse excentricité?
Ne frissonne-t-on pas involontairement en prononçant ces noms de : rue des Rats,— rue du Faucon ,— rue du Bout du Monde, — Allée des Prêtres, — rue de l’Epée, — rue des Vers, — rue du Renard, et tant d’autres non moins sombres.

Et maintenant que notre faible voix doit se borner à dire notre vœu et notre espérance de voir bientôt tant de maux et tant d’horreurs disparaître sous des mesures éclairées et charitables, poursuivons notre récit. (…)

No parking !

(Nederlandse tekst beneden)

La  Ville de Bruxelles a décidé, le 1er décembre 2014, de lancer des appels d’offres pour la création de 4 nouveaux parkings dans le Pentagone, dont un sous la place du Jeu de Balle. Notre quartier n’a pas besoin d’un tel parking  place du Jeu de Balle. Il saturerait la circulation dans les voiries étroites et déjà congestionnées de notre quartier. Sa construction entrainerait un chantier de plusieurs années, qui non seulement défigurerait le Vieux Marché, mais aurait aussi des conséquences catastrophiques sur la vie du marché aux puces, celle des commerçants et des riverains.

Télécharger le flyer.

L’Échevine de la Mobilité et des Travaux publics, Els Ampe, expose régulièrement via la presse ou des toutes-boites ses arguments en faveur de la construction du parking :

« Une belle place historique sans bosses. »

➔ Nous ne voulons pas d’une place aseptisée où, après des années de travaux, les cheminées d’aération d’un parking et ses voies d’accès (entrée et sortie des voitures, ascenseurs pour piétons) défigureront l’attrait historique et esthétique existant aujourd’hui.

« Plan d’aménagement en concertation avec les habitants, commerçants et échoppiers. »

➔ De qui se moque-t-on ? Une concertation après que la décision a été votée par le Conseil communal !?

« Des boxes garage pour les habitants à un bas prix (pour leurs voitures, vélo, poussettes) et un parking public pour les visiteurs. »

➔ Sur 20.000 places disponibles dans l’enceinte de la Ville de Bruxelles, 14.000 places seulement sont en moyenne occupées : dans notre quartier, les parkings de la place Poelaert et de la Porte de Hal sont sous-occupés. Une meilleure signalisation et une tarification plus accessible seraient déjà de nature à améliorer l’utilisation des parkings existants.

«Travaux sur une partie limitée de la place = le chantier se limitera à une partie de la place = accès aux commerces pendant les travaux.»

➔ À qui veut-on faire croire cela ? Un chantier d’une telle importance entraînera forcément le blocage d’une partie du quartier et d’importants désagréments pour les marchands, commerçants et riverains.

➔ L’Échevine du Commerce Marion Lemesre, pour sa part, déclare d’ailleurs que le marché sera déplacé pendant le chantier. Mais il n’existe pas d’espace assez grand dans les environs pour accueillir tous les marchands. Un déménagement provisoire nécessiterait donc de trier les échoppiers et entraînerait la mort de nombreux commerces dont l’activité et la clientèle sont intrinsèquement liées à la proximité du marché.

➔ Enfin, la Ville de Bruxelles prétend que le chantier ne sera pas de longue durée. Après avoir évoqué 24 puis 30 mois, elle parle à présent de 18 mois de travaux. Mais qu’en sait-elle ? Bien malin qui pourrait prédire la durée de réalisation d’un tel ouvrage, d’autant que ce projet ne repose sur aucune étude, notamment des sols. Nous avons tous en tête des chantiers effectués à Bruxelles dont la durée prévue a été multipliée par deux ou trois. Nous n’avons aucune raison d’être rassurés sur ce point.

« L’argent du contribuable ne servira pas au financement de ce parking (parking et aménagement seront payés par le secteur privé). »

➔ C’est oublier que les derniers parkings publics décidés à Bruxelles (Flagey et Miroir) sont entièrement financés par les pouvoirs publics.

➔ Et c’est omettre de préciser que la société privée qui obtiendra ce marché bénéficiera d’une concession de 35 ans et se verra confier la responsabilité de réaménager les espaces publics autour du parking!

C’était déjà l’argument et l’enjeu de la première bataille des Marolles en 1969 sur les problèmes de logement, où un quartier entier était destiné à la promotion immobilière par le secteur privé. Face à la résistance des habitants, les autorités de la Ville ont reculé, acheté les terrains et construit des logements sociaux.

Habitants des Marolles, dites non à ce parking ! Non à la destruction de la cohésion sociale de ce quartier populaire qui est un des cœurs de Bruxelles.


No parking !

De Stad Brussel besliste op 1 december 2014 een aanbesteding uit te schrijven voor de bouw van vier nieuwe parkeergarages in de Vijfhoek, waarvan een onder het Vossenplein. Onze buurt heeft geen nood aan een dergelijke parking. De smalle straten van onze wijk slibben nu al dicht met auto’s. Een parking Vossenplein zou de verkeersstroom nog verder bemoeilijken. De werf die deze parking voorafgaat, zou de ‘Jeu de Balle’ onherstelbaar verminken. De jaren durende werken zouden daarenboven catastrofale gevolgen hebben op het leven van de rommelmarkt, die van de handelaars en de buurtbewoners.

De flyer downloaden

De Schepen bevoegd voor Mobiliteit, Openbare Werken en Wagenpark, Els Ampe, verspreidt haar argumenten voor de bouw van de parking met de regelmaat van de klok via media en huis-aan-huisbladen.

« Een mooi historisch plein zonder bulten. »

Wij willen geen plein zonder ziel waar, na jaren van grote werken, de verluchtingspijpen en toegangen (in- en uitgang voor de wagens, liften voor de voetgangers) de huidige historische en esthetische aantrekking van het plein verminken.  

« Herinrichting in overleg met de bewoners, handelaars en marktkramers. »

 Met wie lacht men eigenlijk? Overleg nadat een beslissing is gestemd door de Gemeenteraad !?

«  Garageboxen aan een lage prijs voor de buurtbewoners (voor hun auto’s, fietsen en kinderwagens) en een openbare parking voor bezoekers. »

 Van de 20.000 beschikbare parkeerplaatsen binnen de Stad Brussel zijn gemiddeld maar 14.000 plaatsen bezet: in onze wijk zijn de parkings van het Poelaertplein en de Hallepoort onderbezet. Een betere signalisatie en democratischer tarieven zouden het gebruik van de bestaande parkeergarages zeker en vast ten goede komen.

«Werken op een beperkt deel van het plein = de werf zal zich beperken tot een deel van het plein = toegang tot de handelszaken gedurende de werken.»

 Denkt men echt dat iemand dit gelooft ? Een werf van een dergelijke omvang zal een deel van de wijk blokkeren en brengt ongetwijfeld grote hinder met zich mee voor de marktkramers, handelaars en buurtbewoners.

 De Schepen van Handel, Marion Lemesre, verklaart zelfs dat de markt zal worden verplaatst gedurende de werken. Alleen is er in de buurt geen plek die groot genoeg is om plaats te bieden aan alle marktkramers. Een tijdelijke verhuis zou de marktkramers verspreiden over verschillende plaatsen, wat de dood zou betekenen voor ettelijke handelszaken die hun activiteiten en klanten ontlenen aan een ligging vlakbij de markt.

 De Stad Brussel doet alsof de werken niet van lange adem zullen zijn. Eerst gingen de werken 24 maanden duren, toen waren het 30 maanden. Nu heet het dat de werf 18 maanden zal duren. De stad heeft gewoon geen idee. Wie de uitvoering op een dergelijk complexe werf kan voorspellen, kan meer dan koffiedik kijken. Vooral aangezien het project op geen enkele studie rust, het minst nog van al op een studie van de ondergrond. We kennen allemaal voorbeelden van Brusselse werven waarvan de geplande duur uiteindelijk met twee of drie werd vermenigvuldigd. We hebben geen enkele reden om er op dat vlak gerust in te zijn.

«  Het geld van de belastingbetaler wordt niet gebruikt voor de financiering van de parking (parking en inrichting worden betaald door de privé-sector). »

 Wij zijn niet vergeten dat de laatste parkings in Brussel (Flagey en Spiegelplein) volledig zijn gefinancierd door de overheid.

 Men vergeet daarbij te vermelden dat het privé-bedrijf dat de uitbating bemachtigt een concessie van 35 jaar zal genieten en daarbij ook de verantwoordelijkheid krijgt toevertrouwd de publieke ruimte rond de parking in te richten!

In 1969 was de woonproblematiek de inzet van de eerste strijd van de Marollen. Een hele wijk stond toen op het punt in de privé-handen van projectontwikkelaars te belanden. Geconfronteerd met het verzet van de buurtbewoners heeft de stad toen ingebonden, gronden gekocht en er sociale woningen gebouwd.

Inwoners van de Marollen, zeg neen tegen deze parking ! Neen tegen de vernietiging van de sociale verbondenheid van deze volkswijk. Neen tegen de verwoesting van één van de mooiste gezichten die Brussel rijk is.  

15.000 signatures n’ont pas suffi ? On continue !

Ce lundi 1er décembre, le conseil communal de Bruxelles-Ville a voté (majorité contre opposition) son nouveau plan de circulation ainsi que les cahiers des charges des quatre parkings que la Ville souhaite construire sous des places proches de la future « boucle de desserte » alias « le mini-ring », en ce compris la place du Jeu de Balle.

Lundi, notre pétition pour sauver la place du Jeu de Balle avait recueilli 15.000 signatures en moins d’une semaine. Ca n’a pas suffi à arrêter la machine. Mais ce n’est pas grave, il n’est pas encore trop tard. On continue !

Si la majorité de Bruxelles-Ville a certes voté cette étape lui permettant de lancer des appels à candidatures aux constructeurs de parkings, il ne nous a pas échappé pour autant que le Bourgmestre Yvan Mayeur a déclaré :

« J’entends et j’observe les critiques et la mobilisation, il faudrait être aveugle pour ne pas la voir. (…) Nous cherchons des solutions, si elles ne sont pas bonnes nous ne le ferons pas. Est-ce que le parking est la solution ? Nous ne le savons pas. (…) On a beaucoup de doutes. »

Pour notre part, nous n’avons aucun doute : construire ce parking serait une erreur ! Nous sommes nombreux à l’avoir fait savoir de multiples manières ces derniers jours : une action symbolique et un festival ont eu lieu dimanche place du jeu de Balle, des affiches et des banderoles marquent l’opposition du quartier à tous les coins de rues, la presse en parle abondamment, 300 personnes étaient présentes lors du vote au conseil communal,…

La pétition continue à être signée en ligne et en papier dans le quartier. Faites-la circuler autour de vous !

 

Affiche slogan_FR5

Affiche slogan_NL5

Veut-on vraiment laisser la place du Jeu de Balle à une société de parking ?

Un texte de Gwenaël Breës, 06/12/2014

Les 15 premières minutes de l’émission « Les experts » de Télé Bruxelles ce samedi 6/12 concernent le projet de parking sous la place du Jeu de Balle. J’ai été sidéré à la vision de ce débat…

– Sidéré d’entendre qu’après deux semaines de forte mobilisation contre le parking, plusieurs journalistes en sont encore à se demander si celle-ci émane du quartier ou si elle n’existe que sur les réseaux sociaux (l’un d’eux allant jusqu’à suggérer que l’opposition à ce parking  pourrait être une forme d’opposition personnelle à Yvan Mayeur) ! Y a-t-il vraiment besoin d’un débat avec autant d’invités pour pour poser de telles questions ? Ne vaudrait-il pas mieux passer quelques heures dans les Marolles à discuter avec les habitants, marchands et commerçants, à écouter les conversations, à sentir l’ambiance, à observer le nombre d’affiches collées sur les vitrines, les pétitions qui circulent sur le marché et dans les commerces…?

– Sidéré d’entendre Faouzia Hariche (PS de Bruxelles-Ville) prétendre mettre les points sur les « i » dans un dossier dont elle ignore manifestement les tenants et les aboutissants. Mais personne sur le plateau ne la rectifie quand elle se trompe dans les grandes largeurs. C’est anecdotique lorsqu’elle insiste sur le fait qu’on parle du quartier de « la Marolle » et non « des Marolles », alors qu’il est de notoriété historique que la Marolle se limite à quelques rues situées en amont de la rue Haute derrière l’hôpital Saint-Pierre, le Jeu de Balle n’en faisant donc pas partie. Ce l’est moins lorsqu’elle tente de justifier le projet de parking par le problème de stationnement des camionnettes des marchands « à la rue du Midi », alors que c’est sur le boulevard du Midi et sur la rue des Brigitinnes que se trouvent les emplacements destinés à ces camionnettes, mais surtout que ce système fonctionne bien depuis plusieurs années, même s’il pourrait être amélioré par un système de réservation et de vignettes pour les marchands.

– Sidéré que le bourgmestre Yvan Mayeur puisse déclarer sans contradiction (mardi, toujours sur le plateau de Télé Bruxelles) que le parking du Jeu de Balle n’est pas lié au nouveau plan de circulation ! Les journalistes n’ont manifestement pas lu ce plan dont ils parlent tant ces dernières semaines… Normal, il n’est toujours pas public ! Par contre, la présentation écrite qui en a été donnée au Conseil communal et les cahiers des charges des parkings sont des documents accessibles, ils viennent d’ailleurs d’être votés par Mme Hariche et ses collègues. Ce sont des sources de premier ordre, qui constituent la base légale à laquelle les prétendants concessionnaires auront à répondre. N’importe qui prend la peine de les lire peut constater que ce parking fait bel et bien partie du plan de circulation.

Contrairement à ce qu’affirme Mme Hariche, la seule fois où le mot « marché » est utilisé dans le cahier des charges pour désigner autre chose qu’une attribution de marché public, c’est dans une phrase courte et sibylline (« Il y a lieu de maintenir au maximum le marché durant les travaux. »), ne donnant aucune garantie sur le maintien du Vieux Marché pendant les travaux. D’ailleurs, l’Echevine du Commerce Marion Lemesre elle-même a plusieurs fois contredit sa collègue Els Ampe en déclarant publiquement que le Vieux Marché serait déplacé pendant le chantier. Or, on sait qu’il n’existe pas d’espace assez grand dans les environs pour accueillir tous les marchands et qu’un déménagement « le temps du chantier » signifierait la mort annoncée de nombreux commerces. Mme Lemesre, qui a parfois le mérite de la franchise, a même déclaré voir des avantages à ce déménagement et aux transformations commerciales et sociales qu’il pourrait créer dans le quartier…

Alors, à quoi bon organiser un débat télévisé avec des invités qui n’ont que des opinions personnelles sur les questions posées ? Il y a des faits, des déclarations, des documents. Leur lecture suffit, par exemple, à constater que rien n’est prévu quant au maintien des pavés contrairement à ce que clame M. Mayeur. Ou à découvrir en toutes lettres que l’entreprise qui sera retenue pour construire le parking (Interparking ?) bénéficiera d’une concession de 35 ans… et se verra confier la responsabilité de réaménager les espaces publics autour.

Quant à « l’affaire du bunker », dénoncée par Mme Ampe comme une « instrumentalisation du patrimoine », il n’aura pas échappé à l’observateur attentif qu’elle est née dans les médias, suite à la publication de photos de l’abri anti-aérien sous la place du Jeu de Balle. Ces photos ont été prises par un explorateur urbain qui les avait gardées secrètes « pour éviter que l’endroit soit dérangé par d’autres », jusqu’à l’annonce du projet de parking. Voilà pour ce qui est de « l’instrumentalisation ». Par contre, il existe bien un sentiment partagé par de nombreuses personnes à Bruxelles que cet abri constitue un patrimoine à préserver, bien plus important qu’un parking. Ceux qui en connaissaient l’existence n’avaient pas besoin d’en demander le classement, puisque le lieu n’était en rien menacé. Et ceux qui tiennent à la place du Jeu de Balle comme elle est, n’ont pas besoin de trouver de prétexte pour le dire. C’est d’ailleurs le classement intégral de la place, de ses sous-sols et de son activité qu’ils sont tentés de revendiquer.

Dans ce contexte d’opacité et de passage en force, M. Mayeur ne doit pas s’étonner d’une telle mobilisation. C’est son projet commun avec Mme Ampe et leur méthode qui ont réussit l’exploit de fédérer autant d’opposants en si peu de temps… Accuser ceux-ci de faire de « l’intox », c’est une ficelle un peu grosse lorsqu’on tente soi-même de faire passer des pommes pour des poires un jour, et pour des fraises le lendemain.

Se rend-il compte qu’en accusant les élus Ecolo-Groen d’avoir agité et mobilisé la population, M. Mayeur confère non seulement à ces partis une force de mobilisation qu’ils n’ont pas, mais aussi qu’il offense tous les habitants qui ont un cœur pour ressentir, des yeux pour voir, des oreilles pour entendre et un cerveau pour réfléchir ?

 

Un peu d’histoire