Un texte de Benjamin Lemmens (Comité général d’action des Marolles)
Le CGAM est très attentif depuis plusieurs semaines à l’ambitieux projet de piétonisation du centre-ville de Bruxelles, et surtout aux conséquences que de telles transformations pourraient occasionner. D’autant plus que, les semaines passant, la ville distille ses informations au compte-gouttes, et en adaptant ses positions sur l’impact conséquent de ce projet sur la vie des riverains. En participant aux ateliers de travail participatifs prévus par la Ville, nous nous sommes vite rendus compte que la participation proposée concernait, en définitive, uniquement des aspects que nous qualifions de « cosmétiques ». Nous ne pouvons cependant pas négliger l’importance des préjudices que ce projet impliquera, aussi bien en terme de nuisances pour les habitants qu’en terme de mobilité pour les usagers. Ces nuisances collatérales, qui concernent pourtant le Pentagone dans son entièreté, ne nous semblent, par ailleurs, que très peu prises en compte par les autorités.
Nous apprenons, tantôt dans la presse, tantôt dans des échanges avec les uns et les autres, des bribes d’information. Ces rumeurs se confirment dans le dossier de presse du nouveau plan de circulation pour le Pentagone : Un « mini ring », 4 nouveaux parkings de 400 places à l’intérieur du pentagone. Cette politique de la sacrosainte voiture de périphérie qui a sa place bien au chaud à proximité de notre cœur historique est une vision malheureuse. Le CGAM repose encore et toujours cette question : Quelle place pour la consultation publique? Quelle place faisons-nous à l’habitant, à l’usager, à celui qui fait vivre la ville? Nous sommes plus particulièrement sensibles au cas de la place du Jeu de Balle, qui est le cœur d’une économie propre aux Marolles. Le projet prévu transformera définitivement le marché aux puces qui s’y tient chaque jour, ainsi que les commerces et établissements horeca qui y forment un ensemble indissociable. Le projet, de par sa fonction, ses incidences et sa réalisation (chantier) est pour nous une réelle menace à cet équilibre et au patrimoine déjà fragile des Marolles. La place du Jeu de Balle sera vouée à devenir un confortable centre commercial à ciel ouvert qui, bien évidement, ne s’adressera plus au même public.
De partout les voix s’élèvent contre ce projet qui ne rencontre ni habitants, ni usagers, ni amateurs de notre quartier. Seront-elles entendues ? C’est une question que nous nous poserons encore plus fort le mercredi 10 décembre lors du forum de discussion que nous avons dédié aux enquêtes publiques et au réel impact de la consultation populaire dans l’aménagement du territoire.